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POURQUOI S'INTÉRESSER À LA VILLE LA NUIT ?

Le mot « Urbanuité » a été pensé pour décrire au mieux un espace-temps essentiel à la vie urbaine, celui de la ville de nuit. Espace-temps de : 

  • Respiration – qui nous permet de reprendre notre souffle après une journée chargée.

  • Transgression – où l’on s’autoriserait ce qui est impensable le jour.

  • Création – à travers un mystère et une poésie propres à la nuit, source d’inspiration de nombreux artistes. 

  • Réparation – des dommages subis le jour et de préparation des activités le jour suivant.

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De nuit, la ville devient un territoire et une temporalité dont les réalités évoluent au fil des saisons, des époques, des cultures, des usages et des règles de vie communes. L’activité économique d’une ville modèle son territoire et aboutit à des typologies très diverses : ville américaine, ville africaine, asiatique ou européenne. C’est en ville que se concentrent les activités de transformation, distribution et consommation des matières premières provenant des milieux ruraux et c’est en ville que se trouvent la plupart des services, tels que les hôpitaux, les écoles et les transports en commun.

Ce territoire urbain s’étend et se densifie : alors que plus de la moitié des hommes vivent déjà en ville, ils devraient être plus de 80% à l’horizon 2050. La congestion des villes et leur pollution excessive ne sont que les limites les plus visibles de cette urbanisation exacerbée.

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À quoi ressembleront les villes dans le futur et quelle place y tiendra la nuit ?

Y verrons-nous émerger de nouvelles activités économiques jusqu’ici cantonnées au jour ?

Quels produits et services y seront consommées ?

Assisterons-nous à une évolution de géographie économique et sociale des grandes villes la nuit ?

Quels seront ces nouveaux besoins & usages nocturnes qui offriront des opportunités de développement aux entreprises ?

Allons-nous nécessairement vers un modèle de la ville qui ne s’arrête jamais « H24 » ?

La ville dite « intelligente » nous laissera-t-elle (enfin) dormir, rêver ?

 

La ville la nuit, nouveau territoire d’innovation pour les entreprises ?

Dans une époque où l’on demande aux acteurs économiques d’être innovants, singuliers et inspirés, cette démarche de réflexion est née de l’intuition que cet espace-temps encore très (ou trop) peu exploité par les entreprises pouvait représenter un réel territoire d’innovation. Si la question de la ville la nuit intéresse les entreprises, la disproportion entre l’ampleur du sujet et la rareté de sa mise en action ne permet pas encore de fournir de lignes de conduite fiables pour un dirigeant.

La nuit est protéiforme, à la fois un objet naturel, délimité par l’obscurité, un objet social, défini par des habitudes de vie organisant les temps de travail, de loisir et de repos et un objet règlementaire, encadré par le Droit.

De la même façon, les temporalités de la nuit sont aussi multiples : le temps de la soirée qui s’étend de 22h à minuit, temps de nuit encore actif auquel succède le cœur de la nuit, de minuit à 4h30, à ces heures la ville dort profondément, puis vient le lent réveil des activités urbaines de 4h30 à 8h, dernier temps de la nuit.

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Les entreprises mettent en évidence les contraintes qui freinent l’extension des activités économiques nocturnes.

Les activités économiques nocturnes sont généralement vécues par les entreprises comme un champ de contraintes. Contraintes règlementaires d’abord, la nuit étant davantage contrôlée que le jour : la sécurité y est renforcée, les commerces et débits de boisson réglementés et le travail limité.

Contraintes économiques ensuite, de nombreuses conventions sectorielles imposant des compensations salariales du travail de nuit, dont le coût peut être doublé par rapport au coût du travail diurne.

Par ailleurs, le rythmes de vie de la majorité des citadins orchestrent des temps sociaux communs à l’ensemble de la société, qui peut voir dans leur désynchronisation une menace et y résister. Enfin, des contraintes sanitaires car la quasi-totalité des études scientifiques menées sur le travail de nuit le présentent comme un facteur aggravant de nombreuses pathologies, parfois sévères.

 

Mais malgré ces contraintes, les acteurs économiques ont conscience de la dimension positive de la ville la nuit, vectrice d’opportunités.

Celle-ci peut tout d’abord représenter de nouveaux marchés, pour lesquels il serait possible d’inventer, à partir de la compréhension fine des modes de vie et de consommation, de multiples produits et services dédiés à la vie en ville la nuit.

Par ailleurs, pour une entreprise, la valorisation de ses propres espaces vacants la nuit permet d’imaginer de nombreux usages innovants. Ils peuvent notamment servir à développer des activités économiques émergentes, dédiées à la nuit. Ils peuvent aussi être mis à disposition de publics extérieurs tels que les habitants du quartier ou des organisateurs d’évènements, les bâtiments professionnels prenant alors une autre dimension, au service de l’ancrage territorial du groupe ou de sa politique RSE.

 

Au-delà de ces approches, la ville la nuit n’est-elle pas le laboratoire idéal pour tester de nouvelles expériences ? Les entreprises pourraient questionner leurs pratiques managériales diurnes à l’aune de l’organisation du travail de nuit souvent porteur d’une plus grande solidarité, d’un plus fort engagement et d’une chaîne hiérarchique plus courte pour ne pas dire inexistante. 

Par ailleurs, face aux nombreuses limites du travail humain de nuit, l’émergence des objets connectés et le développement de la robotique n’annoncent-ils pas la naissance d’une réelle « smart city » de nuit, qui saurait allier développement économique et humanisation de la vie urbaine ?

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Quartier Libre a organisé en 2015 le Cycle URBANUITÉ, quatre conversations visant à ouvrir de nouvelles pistes de réflexions et d’actions, aux frontières d’enjeux économiques, esthétiques, politiques, sociaux et culturels. Nous avons donné la parole à des entrepreneurs, philosophes, économistes, artistes, urbanistes, designers, blogueurs, publicitaires, géographes, historiens et architectes.

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Nous avons choisi comme cadre de ces conversations le Club Silencio, club culturel d’un nouveau genre qui incarne à sa manière, la ville de nuit. C’est ici que le journal l’Aurore publia le célèbre « J’accuse » d’Émile Zola à propos de l’affaire Dreyfus, avant que Jean Jaurès n’y installe le siège de l’Humanité. L’activité nocturne des rotatives a aujourd’hui été remplacée par les communautés créatives qui s’y retrouvent dès la tombée de la nuit.

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LES CONVERSATIONS URBANUITÉ

  • Conversation #1: "CE QUE LA VILLE DU FUTUR DEVRA À LA NUIT" avec Dominique Perrault, architecte,  Bertrand Julien-Laferrière, dirigeant et expert du secteur immobilier et Renaud Auguste-Dormeuil, artiste. 

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  • Conversation #2: "QUELLE PLACE DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE EN VILLE" avec Philippe Chiambaretta, architecte, Philippe Clery-Melin, groupe Sinoué et Alain Bublex, artiste.

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  • Conversation #3: "LA NUIT À L'HEURE DE LA RÉVOLUTION DIGITALE" avec Marc Armengaud, architecte, Laurent Queige, Welcome City Lab et Yann Toma, artiste.

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  • Conversation #4: "LA CULTURE, LEVIER DE CRÉATION DU GRAND PARIS ?" avec Catherine Barbé, Société du Grand Paris, José-Manuel Gonçalves, le 104, Bruno Blanckaert, Grand REX et Vianney Delourme, Enlarge Your Paris.

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